Petit arrêt

Elle souleva legèrement le bord de sa capuche, et respira à fond. Elle etait bien. Elle soupira. Elle marchait dans la rue principale d'Esfield, sa cape sur elle (mieux valait faire attention dans les grandes villes). Elle avait decider de laisser Arkanor en dehors de la ville (une très bonne initiative, vu qu'un dragon se voyait à plusieurs kilomètres et que Arkanor etait connu de tous les soldats du Roi). Il avait voulu rester assez près de la ville pour avoir un contact telepathique avec Nikita, mais celle-ci n'avait pas voulut. Il avait insiste, mais Nikita, toujours aussi têtue, avait tenu tête. Et vu qu'Arkanor n'avait pas voulu passer des heures à discuter, il l'avait laisse aller. Enfin, c'etait bien mieux comme ça (du moins pour Nikita):
Elle regarda la rue d'un côte, puis de l'autre, cherchant...Mais au fait, que cherchait elle ? Elle-même ne le savait pas. Elle se sentait bien, c'était tout. Elle s'arrêta un moment pour profiter d'un légère brise, sa cape se soulevant légèrement. Elle regarda la rue, et se mit à détailler les personnes qui passaient. Soudain, elle vit un jeune enfant esclave trainé par une de ses grosses brutes qui appartenait à la guarde du Roi. Elle décida de passer outre, même si son coeur bouillonnait d'envie de tuer ce gros porc. Mais au moment où il passa près d'elle, elle vit les poignets de l'enfant en sang, et de grosses larmes perlaient sur les joues de celui-ci, bien qu'il ne disait rien.
Son corps se détacha de son esprit, et elle bouscula le garde. Celui-ci grogna et cria des injures, tout en regardant Nikita. Celle-ci enleva son capuchon en découvrant son visage, et tira la langue à "la bête" qui lui faisait face. Celui-ci, voulant montrer sa "virilité" à tous voulut attraper le poignet de cette insolente, mais celle-ci fut plus rapide, et esquiva le coup. Elle commença à s'éloigner en courant, et l'homme, pour la rattraper, dut lâcher le petit esclave, qui ne bougea pas au début et regarda la femme, surpris qu'elle tienne tête aux soldats du Roi Kyj. Il la vit alors se retourner et lui faire un clin d'oeil. Il comprit tout de suite, et bien qu'il avait encore les main attachées, il s'enfuit à toute jambe, sans demander son reste.
Nikita courait toujours, bien plus rapide que l'autre lourdeau, allant de rue en rue. Puis elle s'arrêta dans un ruelle plus étroite et sombre que les autres, regarda s'il n'y avait personne dans les environs tout en s'arrêtant, puis remit son capuchon et baissa la tête. Elle attendit que le gros lourdeau arrive, une main sur le pommeau de son épée. Il accourut, et cria à l'encontre de la jeune femme:

-Toi, tu vas voir ! Je vais te...

Il n'eut pas le temps de finir. Sa tête fut tranchée sur le coup, d'un mouvement sec et rapide.
Nikita essuya la lame de son épée sur un morceau de tissus du garde, puis, elle le jeta sur la face de l'homme. Elle s'en alla, le visage rayonnant d'avoir fait une "bonne" action.
Elle prit une autre ruelle, espérant regagner la rue principale plus vite, espérant que personne ne l'avait vu...
Ouf. Tout c'etait bien passe, personne ne l'avait intercepte, et il n'y avait eu aucun temoin. Le seul inconvenient, c'etait les toutes petites taches de sang qui parsemaient ses habits. Heureusement, sa cape n'avait pas ete eclaboussee (un miracle !). Elle la referma, pour cacher les taches, et se remit à marcher tout en jettant un coup d'oeil derrière elle. Elle n'aurait jamais dû regarder derrière. Elle percuta fortement quelqu'un, et perdit l'equilibre. Sa cape s'entrouvrit, et les taches de sang apparurent pendant quelques secondes. Ses yeux s'arrondirent, mais elle se reprit très vite. Elle reprit son equilibre, tout en ramenant sa cape d'un geste discret. Puis elle leva vivement la tête vers la personne qu'elle avait percute un sourire maladroit sur les lèvres:

- Oh, je suis desolee... Excusez-moi, je suis tellement maladroite...

Elle elargit legèrement son sourire, tout en esperant que l'inconnu(e) n'ait pas vu les taches de sang...

(Desolee pour les accents aigus, mais sur le clavier sur lequel j'ecris, il n'y en a pas..)

[--->Ville de Seza]

Eclen et Enar étaient arrivés à Esfield après environ une vingtaine de journée à cheval. Le chasseur de prime et sa monture étaient exténués, le cavalier avait décidé d’aller à Esfield car c’était la ville la plus proche de celle du Territoire des Dragons. Eclen posait un regard neutre sur la population de la ville, il faut dire qu’il se remémorait son enfance dans cette ville. En effet, c’est ici qu’il avait été vendu par le chasseur de prime qui l’avait recueillit mais c’est également ici qu’il avait été acheté par son maître.

Esfield était une véritable ville d’esclave, dans tout Zezma c’était la cité des marchands d’esclave. La place de la ville était remplie de marchands, qui vendaient homme, femme et enfant à ceux qui en désiraient. Eclen était monté sur Enar, le cheval avait faim de chaire humaine. L’inconvénient avec les chevaux de Semeur de Peur c’est qu’ils se nourrissaient de chaire humaine, un gros inconvénient car c’était dure de trouver des morts dans les villes où cavalier et cheval passaient.

Un marchand s’approcha d’Eclen en lui montrant une esclave. Le jeune homme déclara qu’il n’était pas intéressé, le marchand insista bien en lui vouant les vertus qu’obtiendraient le jeune homme en achetant l’esclave. Enar piaffa d’énervement devant l’insistance de cet homme, son maître lui flatta l’encolure afin de le calmer ce qui eut un effet immédiat. Eclen demanda au marchand quels genres de vertus il aurait s’il achetait cette femme. Le commerçant sourit et déclara que le plaisir d’un homme pouvait être satisfait par l’esclave. Afin de casser le marchand, le chasseur de prime lui demanda s’il avait déjà pu goûter aux plaisirs que procurait l’esclave. Le marchand regarda le sol, cette réaction fit hennir froidement Enar. Le commerçant leva les yeux vers le cheval, il pu voir alors que des dents pointues sortaient de la bouche de l’équidé, l’homme paniqua immédiatement. Il déclara ensuite à Eclen qu’il était désolé d’avoir déranger un Semeur de Peur. Le cavalier sourit et d’une voix froide déclara qu’il ne voulait plus voir le marchand à Esfield sinon il aurait affaire à lui. L’homme inclina la tête et s’éloigna, laissa l’esclave avec le chasseur de prime. La jeune femme avait peur d’Enar mais également d’Eclen. Ce dernier descendit de cheval, dégaina son épée et trancha les chaînes de l’esclave. Il lui dit ensuite de partir le plus loin possible, la jeune femme le regarda un instant mais ne demanda pas son reste et partit en courant.

La jeune femme venait à peine de partir qu’Enar s’énerva. Eclen se retourna vers lui et lui demanda calmement ce qu’il avait. L’équidé laissa clairement comprendre qu’une odeur de mort venait de lui chatouiller les naseaux. Comment Eclen pouvait comprendre ce que lui disait le cheval ? C’était assez simple, en effet, à chaque fois qu’Enar détectait une odeur de sang, ses naseaux devenaient rouges et ses dents pointues dépassaient beaucoup plus de ses lèvres. Eclen ne perdit pas un seul instant, il monta sur le dos de son cheval et le laissa le conduire là où l’odeur de sang était présente.

Environ deux minutes plus tard, Eclen se retrouvait dans une rue. Il marchait tranquillement, son cheval prêt de lui. L’odeur de sang était de plus en plus importante, c’est alors qu’une personne percuta le chasseur de prime. Ce dernier trébucha légèrement mais il ne tomba pas contrairement à la personne qui l’avait bousculée. La voix de l’inconnu s’éleva et d’après l’intonation de la voix, il semblait que se soit une femme. Enar s’approcha d’elle, il avait clairement vu… plutôt sentit les gouttes de sang qui se trouvait sur la jeune femme. L’équidé souffla sur la jeune femme avant d’avancer dans la rue qui se trouvait derrière elle.

Eclen observa son cheval puis il porta son attention sur la jeune femme. Il lui dit alors.

« Ne vous excusez pas mademoiselle. Mais il semblerait que vous cherchiez à vous éloignez de quelque chose de grave et… il semblerait que mon cheval est trouvé ce que c’était. »

Eclen siffla doucement et Enar arriva doucement. L’équidé traînait avec lui un soldat du Roi, le cheval tenait dans sa bouche le bras du mort. Le chasseur de prime regarda la jeune femme et reprit.

« Vous avez donc tué un soldat du Roi… Intéressant… Enar il est à toi. »

Le cheval frappa le sol et commença à dévorer le corps du soldat. Le bruit des os se fit entendre dans la rue. Eclen se tourna vers la jeune femme et déclara de nouveau.

« Pourquoi avoir tuer cet homme ? Si ma question n’est pas indiscret mademoiselle. »

Nikita leva ses yeux verts émeraude vers l'homme qu'elle avait percuté. Enfin... était-ce vraiment un homme? Elle en doutait. Il (ou elle) avait un visage tellement fin, délicat... Bon, pour l'instant, Nikita dirait que c'est une fille. Elle gardait la main sur sa cape, cachant les taches de sang. Si jamais cette femme était du côté du Roi et qu'elle découvrait les taches de sang, ça irait très, très, très mal... Enfin, Nikita aurait encore le temps de s'enfuir avant que cette femme ne découvre le corps de soldat. Pff... Elle voyait déjà les embrouilles arriver à grands pas. Peut-être qu'elle aurait mieux fait d'accepter que Arkanor se rapproche de la ville pour avoir un contact télépathique avec lui... Car, même si pour l'instant elle affichait un sourire calme et avenant, elle se sentait très seule, et assez vulnérable...

La femme ouvrit la bouche. Et Nikita eut la confirmation que c’était un homme. Elle se mordit légèrement la lèvre un moment. Elle était honteuse d’avoir pu penser un moment que cet homme soit une femme… Déjà, il était trop grand. Il faisait dans les 1m80… Et sa voix, bien qu’elle était douce et pas très grave ressemblait plus à celle d’un homme. Non, décidemment, elle avait été bête de se tromper sur quelque chose d’aussi évident… Elle réfléchissait tandis que l’homme parlait. C’est pourquoi elle ne réagit pas aux paroles de l’inconnu aussitôt. Ce n’est que lorsqu’elle vit son cheval rapporter le corps du soldat mort à son maître qu’elle réfléchit à la première phrase que l’homme avait dite. Puis à la deuxième qu’il lui disait à présent. Tout finit par se reconstituer dans sa tête. Elle fronça les sourcils. Et voilà. Comme elle l’avait prévu, les embrouilles arrivaient. Elle plaça discrètement la main au pommeau de son épée, au cas ou. Cependant, elle n’attaqua pas. Déjà, si c’était un chien-chien du Roi Kyj, il aurait déjà avertit les autorités, ou même il l’aurait tué sans ajouter un seul mot. Et en plus, il donnait ce soldat en pâture à son cheval… Elle frissonna quand les os du guerrier craquèrent sous les dents du cheval. Beurk. C’était répugnant. Mais en même temps, cet homme pouvait faire du cinéma, et essayer de la mettre en confiance pour qu’elle lui révèle des choses importantes sur la Reine Serpent ou ses partisans… Soudain, ses yeux s’éclairèrent, et elle secoua la tête. Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Ce n’était vraiment son genre de réfléchir avant d’agir… Ca, c’était plutôt le boulot d’Arkanor… Bon, bien sûr, cette attitude lui avait le plus souvent envoyé plus d’embrouilles que de fleurs, mais c’était comme ça qu’elle agissait… Et elle n’allait sûrement pas changer, sous peine qu’Arkanor ne soit pas là…

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Oui, c’était beaucoup mieux comme ça. L’homme lui demanda pourquoi elle l’avait tué. Son sourire s’élargit, jusqu’à devenir un sourire carnassier :

-Et bien, disons que je ne peux pas rester sans rien faire quand un des chien-chien du Roi fait du mal à un pauvre gosse sans défenses…

D’ailleurs, où était l’enfant ? Elle regarda la rue principale. Elle espérait qu’il ne s’était pas fait attraper par un autre garde. Elle reporta son regard sur l’homme. Qui était-il ? Et de quel côté était-il ? Bon, elle ne pourrait pas le savoir tout de suite. Mais, vu qu’il n’avait pas alerté les autorités, pour l’instant, il n’y avait pas de problèmes… Et puis Nikita aimait bien sa tête. Enfin, elle n’aurait pas du parler comme ça des soldats du Roi. Maintenant, l’inconnu savait pour quel camp elle était. Mais ces sales chiens ne méritaient que ce vocabulaire, et encore ! Elle les détestait, et la mort était tout ce qu’ils méritaient. Bon. Elle enleva sa capuche. Son visage apparut enfin clair aux yeux de l’étranger. Ah, oui, comment s’appelait-il ? Elle fixa de ses yeux verts ceux de l’homme, et déclara calmement d’une voix enjouée, comme si l’incident avec le soldat était déjà oublié :

-Je m’appelle Nikita. Et vous ?

Elle avait donné son nom, et ce n’était pas très malin. Enfin, tout le monde la connaissait sous le nom de Green Sword, et seulement de très rares personnes savait que l’un des plus connus résistant combattant contre le Roi s’appelait Nikita Seylän. Non, normalement, il ne devait pas y avoir de problèmes. Et puis, elle aimait bien cet inconnu. Elle ne pensait pas qu’il fut du côté du Roi. Enfin, ses impressions pouvaient être fausses. Mais elle les suivait tout le temps, même si elle se retrouvait dans des situations… plus que compliquées. Elle continuait de regarder l’homme, attendant qu’il réponde…

Eclen attendait la réponse éventuelle que pouvait lui donner la jeune femme sur le pourquoi elle avait tué le soldat. Le jeune homme aperçu un sourire sur les lèvres de son interlocutrice et elle lui déclara qu’elle ne pouvait rester sans rien faire lorsqu’un chien-chien du Roi s’en prenait à un enfant. Le chasseur de prime regarda attentivement la jeune femme, le son des os brisé du soldat s’était tu. Le cheval approcha des deux protagonistes, il dépassa la jeune femme et alla près de son maître. Eclen flatta l’encolure de l’équidé, c’est alors que la jeune femme se présenta sous le nom de Nikita.

Le chasseur de prime la regarda attentivement, il ne répondait pas. Il observait, analysait la situation. Il ne savait pas pourquoi mais il semblerait que Nikita ne semblait pas inquiète de le savoir là et qu’il avait un cheval qui dévorait la chaire des humains. Le jeune homme se demandait comment elle faisait pour faire comme si de rien n’était. Mais il revient rapidement sur terre et déclara calmement.

« Vous ne pouvez pas rester sans rien faire quand un chien-chien du Roi fais du mal à un enfant… Hum… Vous n’avez pas peur que je sois un partisan du Roi quand vous dites ce genre de chose à un inconnu ? »

Eclen sourit doucement, Enar frappa le sol avec son sabot. L’équidé semblait amuser par la petite taquinerie que venait de faire son maître. Ce dernier reprit calmement.

« Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un partisan du Roi. »

En disant cela, Eclen avait baissé la voix afin de ne pas se faire repérer. Le jeune homme sourit calmement, il se retourna vers l’entrée de la rue, il regarda à droite puis à gauche. Il revint ensuite vers Nikita, il la regarda attentivement. Ses instincts de vampire lui indiquaient qu’elle sentait le sang du soldat. Le chasseur de prime soupira doucement, il déclara.

« Vous devriez nettoyer votre vêtement. C’est pour votre sécurité Mademoiselle Nikita, il vaudrait mieux qu’avant de quitter cette rue sombre, il faudrait ôter cette odeur et ces taches. »

Eclen sortit d’une sacoche, qui se trouvait sur la selle d’Enar un tissu blanc. Il prit ensuite une gourde d’eau et arrosa le tissu. Le jeune homme passa le tissu à Nikita avec un sourire et lui dit.

« Tenez normalement ça devrait partir directement vu que c’est du sang frais. Au faite, mon nom est Zen, Eclen Zen… »

Enar souffla brusquement, il semblait énervé que son maître dévoile son nom alors qu’il ne l’avait jamais fais. Il est vrai qu’Eclen faisait en sorte de ne pas révéler son identité, surtout que le nom Zen avait causé pas mal de soucis par le passé. En effet, le nom Zen avait par le passé provoquer de la haine de la part de la population. Sa famille avait été massacrée au grand complet, pour le seul problème était qu’ils avaient commis des meurtres un peu partout sur Zezma. Eclen avait donc joué très dangereusement, Nikita était certes pour la Reine Serpent mais elle pouvait très bien changer d’opinion sur lui. Mais le jeune homme se disait que tout allait bien se passer car il appréciait la jeune femme.

Lorsque le cheval de l'homme revint tranquillement, Nikita l'observa quelques secondes. Décidemment, ce n'était vraiment pas un cheval comme les autres. Elle n'osa pas regarder le corps du soldat. Bof, de toute façon, il ne devait pas rester grand chose. Mais même si ce cheval était mangeur de chair, elle le trouvait beau par certains côtés. Ce léger décalage lui donnait une certaine classe. Enfin, depuis toute petite, la jeune femme avait toujours adoré les trucs pleins de griffes et de crocs. Il suffisait de voir l'espèce d'énorme lézard qui lui tenait compagnie...

*Je t'ai entendue, figure toi. Et sache que je suis plus un garde du corps qu'un animal de compagnie... Vu le nombre de fois où j'ai dû te sortir de situations embarrassantes…*

Nikita sursauta en entendant la voix d'Arkanor dans sa tête. Puis elle sourit. Ca devait faire bizarre à l'inconnu de la voir, un grand sourire étirant ses lèvres fines, alors qu'il n'y avait pas de quoi être joyeux... Mais bon, elle s'en fichait un peu. Arkanor était avec elle maintenant, et elle se semblait beaucoup plus rassurée.

*Arkanor ! A ce que je vois, t'as pas pu tenir en place... Tu as été obligé de te rapprocher pour venir parler à ta petite Nikita adorée... *

*En fait, je pensais que tu t'étais déjà mise dans le pétrin, et que tu ne pouvais tenir plus longtemps toute seule... *

*Eh! Je suis peut-être un peu inconsciente, mais je sais me débrouiller... *

Soudain, la voix de l'homme la tira de sa conversation télépathique. Elle reporta son regard (qui s'était complètement détaché de lui pendant le petit échange qu'elle avait eu avec le dragon) vers celui-ci, et l'écouta. Dès qu'il lui demanda si elle n'avait pas peur de dire tout ça à un inconnu qui serait sûrement du côté du Roi, elle sourit de plus belle. Cet homme semblait bien sûr de lui, quand il disait ça. Bien, elle allait lui répondre avec la même assur…

*Un homme ? Et bien, toi, dès que je suis pas là, tu en profites… *

*Quoi ? Oh…arrête un peu… Même si il est pas mal, je suis pas le genre de fille à sauter sur le premier venu… Non, le plus embêtant, c’est qu’il a découvert que j’ai tué un soldat du Roi, et je ne sais pas vraiment s’il est de mon côté ou pas…*

*Et voilà, t’as encore réussi à te mettre dans un sacré pétrin…*

*Laisse-moi arranger ça. Tout va bien se passer…*

*Ca, c’est toi qui le dit…*

Elle décida de couper la communication avec son interlocuteur télépathique pour revenir à l’autre interlocuteur qui se trouvait en face d’elle. Et qui attendait une réponse… Elle ouvrit la bouche pour parler, son sourire carnassier de nouveau sur ses lèvres. S’il essayait de la déstabiliser, c’était raté. Elle était trop impulsive pour douter une seule fois. Elle resserra légèrement sa main sur le pommeau de son épée. Puis elle dit d’une voix bien plus sûre qu’avant :

-Et bien… S’il s’avère que vous êtes un fervent défenseur du Roi, dites-le moi tout de suite… Je me ferai un plaisir de vous régler votre compte, comme le soldat que votre cheval a trouvé…

Elle attendit sa réponse, prête à sortir son épée. Mais l’homme lui répondit qu’il n’était pas du côté du Roi. Son sourire carnassier se transforma alors en sourire agréable. Et bien, s’il n’était pas un chien-chien du Roi Kyj, tout allait bien. Bon, d’accord, elle était détestable avec les partisans de ce sale imposteur, mais sinon, elle était l’amabilité même avec les autres... Mais en ces temps là, il fallait se méfier de tout le monde, car la trahison et le mensonge étaient à la mode. Enfin, ça ne lui posait pas de problème de faire confiance à un inconnu dont elle ne connaissait même pas le nom…

*Oui, et c’est justement ça qui m’inquiète, Nikita. C’est homme est peut-être un menteur… Et toi tu lui souris comme si vous vous connaissiez depuis plusieurs années… *

*Tu peux arrêter de jouer le rôle de ma conscience cinq minutes ? J’aime bien cet homme, et je n’ai pas l’impression qu’il me mente… *

*Mais entre tes impressions et la réalité, il y a un énorme écart le plus souvent… Bof, de toute façon, s’il y a un problème avec lui, tu m’appelles… Promis ? *

*Oui, papa Arkanor, je t’appelle…*

Elle coupa la communication. Non mais, pour qui il se prenait ? Et bien, en fait, il se prenait pour Arkanor. Il avait toujours été comme ça. Lui la sagesse, elle l’impulsion. Elle était tellement occupée par sa conversation télépathique qu’elle n’avait pas entendu la phrase que l’inconnu avait prononcée un peu plus tôt… Elle regarda alors le linge blanc qu’il lui tendait d’un œil perplexe. Ce n’est que lorsqu’il lui dit que les taches devraient partir facilement et qu’il se présenta qu’elle capta. Elle prit le linge et entrouvrit sa cape, laissant voir la robe blanche et les quelques taches de sang. Elle commença à nettoyer, tandis qu’elle réfléchissait (et oui, ça lui arrivait, parfois…). Zen… Zen… Ca lui rappelait quelque chose… Mais quoi ?

*C’est une famille qui a été exterminée car certains de ses membres commettaient beaucoup de meurtres… *

*Oh… C’est triste…*

*Mais qu’est-ce que tu racontes ? C’étaient des assassins, ils ont commis des tonnes de crimes…*

*Il n’empêche qu’on ne décime pas une famille entière pour ça… Et puis, s’ils se sont fait massacrés juste parce qu’ils ont tué des personnes, alors je devrais mourir aussi…*

Son dragon ne répondit pas. Et oui, Nikita aussi avait tué énormément de gens. Elle n’était pas moins fautive que cette famille. Et puis, elle n’allait pas juger Eclen. Elle n’était pas du genre à se faire une idée des gens juste avec leur passé. Elle regarda sa robe. Bon, les taches étaient parties… Elle redonna le linge au jeune homme, en prenant la parole :

-Enchantée, Eclen… Et merci pour le linge. Sans toi, je me serais sûrement faite attrapée… Au fait, j’ai une question… Ton cheval… Il fait partie d’une race spéciale ?

Elle avait dit ça tout à fait innocemment. Elle ne savait vraiment pas qu’il existait des chevaux mangeurs de chair. Enfin, peut-être qu’elle en avait entendu parler, mais ce qui rentrait dans l’oreille de Nikita ressortait presque immédiatement par l’autre…

Eclen attendait une réponse de la jeune femme, quand elle lui dit qu’elle pourrait lui régler son compte comme au soldat qu’Enar avait trouvé cela fit sourire le chasseur de prime. Nikita semblait sûre d’elle, cela fit sourire le jeune homme. C’était la première fois qu’une femme soit aussi sûre d’elle quand le bruit du repas de Venal se faisait entendre juste derrière les deux personnes.

Le chasseur de prime caressait doucement l’encolure de l’équidé, ce dernier vient frotter sa tête contre le torse de son maître. Une véritable complicité existait entre les deux, le cavalier et le cheval ne séparaient jamais l’un de l’autre. De toute façon, si un jour Eclen se retrouvait dans une mauvaise posture, Enar arriverait au grand galop et dévorerait tout le monde sur le passage. Pas de quartier comme on dit.

Eclen avait dit comment il se nommait ce qui avait provoqué une immense colère de la part d’Enar. Le cheval frappa le sol et bouscula son maître. Ce dernier le regarda, un sifflement s’échappa de ses lèvres. Non pas un de ses sifflements vulgaire, typiquement masculin mais ceux qui ressemblaient à une mélodie, à un chant d’oiseau voir même un murmure. Enar secoua la tête ce qui provoqua de faire envoler sa crinière dans tous les sens. Les deux queues de l’équidé fouettèrent l’air doucement. Le cheval émit un soufflement profond comme s’il donnait une réponse quelconque au sifflement de son jeune maître.

Nikita avait pris le linge et elle avait commencé à retirer les taches de sang qui se trouvaient sur sa robe blanche. Eclen eut tout à coup ses instincts profond de vampire qui se réveillèrent brusquement. Il posa sa main sur son front et détourna la tête afin de ne pas sentir et surtout voir les taches de sang. Non pas qu’il n’aimait pas voir, ni même sentir le sang mais une faim profonde de liquide rouge regorgeant d’énergie lui manquait terriblement. Nikita rendit quelques instants plus tard le linge à Eclen. Ce dernier déclara juste après qu’elle ait posé sa question.

« Vous pouvez garder le linge, je n’en ai guère besoin. »

Eclen se tourna vers Enar, le cheval sentait que son maître avait une terrible envie de sang. Et ce manque allait être calmer rapidement. En effet, le jeune homme sortit une autre gourde des sacoches qui se trouvaient sur la selle du cheval. Le chasseur de prime ouvrit la gourde et bu une grande gorgée. Le liquide qui se trouvait dans cette gourde n’était autre que du sang. Un sang précieusement conservé dans une gourde fabriquée à cet effet. Un sang frais, regorgeant de force, c’était parfais pour calmer la faim du demi-vampire qu’il était. Enar souffla doucement, il semblait soulager de savoir que son maître allait tout de suite mieux. Il valait mieux qu’il calme sa faim de cette manière car sinon la conversation avec Nikita serait de courte durée. D’ailleurs en parlant de conversation, Eclen rangea la gourde et se tourna vers la jeune femme.

Il regarda doucement Nikita et avec un sourire amical, il dit.

« Enar est un cheval de Semeur de Peur… N’ayez aucune crainte, je ne suis pas un de ces hommes et Enar est plus calme que les chevaux des Semeurs de Peur. Ces chevaux ont la réputation de se nourrir de chaire humaine… en faite, ils se nourrissent de n’importe quelle chaire. On les appelle plus généralement : Les chevaux des Enfers ! »

Eclen arrêta de parler, le cheval du jeune homme frappa le sol avec un de ses antérieurs. Il allongea ce même membre et il baissa son avant main. L’équidé faisait une sorte de salut à Nikita. Cela se voyait dans l’attitude d’Enar qu’il n’était pas pareil que les autres chevaux de Semeur de Peur. Quoi de plus normal lorsque ce dernier a vécu depuis qu’il avait environ une semaine auprès d’Eclen. Un véritable lien de complicité avait alors vu le jour entre le demi-vampire et le cheval des enfers.

Enar se redressa et alla redemander des caresses de la part de son maître. Ce dernier répondit à l’attente de son fidèle compagnon. Le jeune homme demanda ensuite.

« Et vous quelle est la magnifique créature qui vous accompagne ? Ne niez pas sa présence Mademoiselle Nikita, je sens son odeur… »

Eclen avait toujours son sourire amical sur les lèvres. Il faut dire qu’il n’avait aucune mauvaise intention. Il était ni pour la Reine, ni pour le Roi alors les personnes qu’il rencontrait n’avait pas besoin de s’inquiéter sur d’éventuels bavures de leur part en parlant d’une information ultra confidentielle.

» un petit écrit à moi ^^
» Un petit truc ou des petits trucs... à voir ^^
» Un petit verre au "Voyageur Solitaire"
» Petit "échauffement"...